1953 - 1960 : La Normandie
Automne 1953, mon père est embauché comme directeur de la filature de l'usine Desgenétais de Bolbec (à l'époque, la Seine était encore "inférieure" et non "maritime") qui appartient au groupe Boussac.
La famille se regroupe donc après un an de séparation. Je rentre alors à l'école primaire "Pierre Corneille" de Bolbec que je ne quitterai qu'en 1958 pour aller en sixième au lycée de Lillebonne (c'était avant l'instauration du "collège unique").
Avec ma sœur, dans le jardin de notre maison de Bolbec (n° 9, rue Desgenétais).
C'était un logement de fonction, une grosse maison bourgeoise que les gens appelaient le "troisième château" (après ceux du directeur général et du directeur du tissage). Le jardin communiquait directement avec la cour de l'usine.
On voit, au fond, le stade de sport qui appartenait également à l'usine (comme pratiquement tout le quartier). C'était aussi le terrain de jeux des gosses du voisinage (pour la plupart, enfants d'employés de l'usine); il y avait très peu de circulation sur la route, sur la droite des champs, après le stade une petite forêt : entre la fin de l'école et l'heure des repas, nous étions donc très libres, comme si nous vivions à la campagne bien que le centre de la petite ville était assez proche.
Extraits du site-web de la ville. Voir aussi : "Bolbec"
Si vous voulez en savoir plus sur l'histoire de l'industrie textile dans cette vallée normande, tapez "fil rouge bolbec" dans votre moteur de recherche: vous trouverez plusieurs articles très intéressants, publiés par un historien du syndicalisme.
2012 : La chapelle Sainte-Anne (à présent désaffectée) construite par l'usine Desgenétais pour ses employés, située pratiquement en face de l'entrée principale.
L'école Pierre Corneille, pratiquement inchangée en 2012.
La plage d'Yport, petite station balnéaire (entre Etretat et Fécamp) où nous passions souvent le dimanche à la belle saison. L'eau n'était pas très chaude pour la baignade, mais j'aimais bien aller à la pêche à la crevette, à marée basse, au pied des falaises.
Octobre 1958, je quitte définitivement mes camarades de classe de Bolbec, qui vont poursuivre leurs études au "cours complémentaire" (le collège qui mène au brevet) ou passer leur "certificat d'études" au sein de l'école primaire, pour entrer au lycée (en sixième "moderne" dans le but de suivre des études d'ingénieurs, mon père rêvant alors de me voir faire une "grande école").
Pour cela, il faudra me rendre en vélo jusqu'à la gare routière, à l'autre extrémité de la petite ville, et prendre le bus spécial qui conduit à Lillebonne (où se trouve un petit lycée ouvert pour accueillir les enfants des cadres des raffineries pétrolières voisines, sur les rivages de la Seine). Ce qui m'évite de devoir partir en pension au Havre.
A la différence de l'école primaire, les classes du lycée étaient mixtes, nous n'étions séparés que pour la gymnastique et les Travaux Pratiques (les filles faisaient de la couture, les garçons du dessin à l'encre de chine, puis de la menuiserie en cinquième).
Le site-web du lycée
Le château visible sur ce document abritait les locaux administratifs et l'internat, la cantine était au sous-sol (souvenir mitigé). Les terminales étaient logées dans des baraquements disséminés dans le parc, lequel constituait une "cours de récréation" plutôt agréable. En 2012, le château est toujours là, mais tout le quartier a été transformé : je n'ai rien reconnu.
Passés les premiers jours de cette nouvelle vie de demi-pensionnaire, je me suis bien adapté au lycée où j'appréciais la présence des filles dans l'univers scolaire, je partageais souvent leurs jeux (fuyant le foot que j'ai toujours détesté). Mes résultats étaient plus qu'honorables, mais les choses n'allaient plus durer bien longtemps.
La météo locale
Date de dernière mise à jour : 02/07/2021
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