La 4 CV Renault
Trois modèles différents ont "véhiculé" mon enfance :
La première devait être un modèle "Luxe" de 1950 que l'on voit ici avec son immatriculation égyptienne (nous habitions alors à Alexandrie). Elle était, comme la plupart de ses semblables à l'époque, de couleur jaune sable "Afrika Korps" et valait aux alentours de 300.000 Francs. L'écusson visible à droite sur le capot doit être l'insigne des anciens élèves de l'école d'ingénieurs des "Arts et Métiers" (toute mon enfance a baigné dans le culte de cette véritable "secte" et c'est sans doute un peu à cause de cela que j'ai, finalement, fait des études de Médecine...).
Moteur 760cm3, 17 cv à 3.500 t/m. Longueur 360 cm. Poids 580 kg. Vitesse 100 km/h.
Mon père est rentré en France avec elle (par bateau) en 1952 et nous l'avons conservée encore deux ans. Pour partir en voyage (dont plusieurs aller-retour Normandie-Limousin) à quatre, elle fut équipée d'une galerie de toit pour transporter les valises car la malle avant était vraiment exiguë mais c'était un formidable moyen d'évasion en famille.
Un modèle "Luxe" de 1949. "Un siècle d'automobiles"
La deuxième 4 CV de ma vie était, je pense, un modèle "Affaires" de 1953, acheté d'occasion (officiellement pour ma mère, mais elle ne s'en est jamais beaucoup servie) par mon père en 1964. Je n'ai pas retrouvé de photo d'elle et c'est bien dommage car elle avait un look assez particulier : sa peinture beige étant devenue assez terne, nous l'avions repeinte, avec mon père, à la bombe (2 beiges et une bleue) ce qui donnait un aspect métallisé (pas si courant à l'époque) avec quelques taches bleues plus marquées par endroit (un peu "peace & love" involontaire). Elle était déjà bien "fatiguée" mais elle m'a permis de me "faire la main" tant au niveau de la mécanique (pour l'entretien courant) que de la conduite : apprentissage le dimanche en forêt avant de fréquenter l'auto-école en 1965, puis sorties et balades avec les ami(e)s pendant ma première année d'étudiant, en 1966. Il ne fallait jamais s'aventurer sans un bidon d'huile dans le coffre et les incidents mécaniques faisaient partie du plaisir...
A propos de mécanique, je vous recommande la lecture de la "Notice d'entretien" livrée avec ce type de véhicule (fichier trouvé sur le web):
Une 4 CV postérieure à 1956 (calandre à 3 branches avec écusson Renault en losange). Photo du web
La troisième était un modèle "Sport" de 1956 ou 1957 (moteur "poussé" à 21 ch) vert "Ardennes". Elle appartenait à ma grande sœur (c'était leur première voiture, achetée d'occasion en 1962 avec leurs premiers salaires) qui me l'a prêtée quand je me suis retrouvé isolé en Résidence Universitaire à Lille fin 1966. Je l'utilisais pour me rendre en ville le week-end (la résidence était alors déserte) et surtout pour rentrer chez elle en Normandie dès qu'il y avait plusieurs jours de vacances. Sans cette voiture, je me demande comment j'aurais supporté ce changement de vie loin du cocon familial auquel j'étais habitué. En hiver, afin de faciliter le réchauffement du moteur et de bénéficier du système de "climatisation" (décrit dans le fichier PDF), il fallait mettre un carton pour cacher en partie le radiateur de refroidissement du moteur (et surtout ne pas oublier de l'enlever dès les premiers beaux jours) tout en surveillant régulièrement le niveau d'eau du circuit. Je faisais moi-même la vidange d'huile (on ne s'inquiétait pas trop de la pollution à l'époque) et changeait les bougies. Mais je crois qu'elle n'a pas bien supporté cette utilisation "intensive" et qu'au bout de deux ans il était temps de lui trouver une remplaçante...
La pub de la Régie :
Date de dernière mise à jour : 16/02/2018
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