1948 - 1952 : L'Egypte
NB : Cette carte est récente : la situation israëlo-palestienne était très différente à l'époque.
1948, la France est en pleine reconstruction, il y a encore des tickets de rationnement, mes parents (c'est surtout ma mère qui croyait toujours "qu'ailleurs l'herbe est plus verte") décident de tenter l'aventure à l'étranger malgré l'inquiétude de leurs propres parents. Mon père a été embauché comme responsable technique d'une grosse usine textile d'Alexandrie (spécialisée dans la fourniture de l'armée égyptienne). C'est en février (j'ai alors six mois) que nous arrivons en avion (avec escale en Israël, l'aéroport gardé par les chars britanniques) dans ce pays où nous ne connaissons personne. Ma sœur, âgée de huit ans, découvre alors que les gens d'ici mangent du pain blanc (rare en France à cette époque de pénuries) qu'elle prend pour du gâteau.
Nous logions dans un de ces immeubles, dans une "pension de famille" à la mode britannique (un appartement meublé qui disposait également de prestations hôtelières). Nous vivions au sein d'une société "coloniale" cosmopolite, francophone et francophile qui ignorait que sa fin était proche.
Cet article trouvé sur le web reflète bien l'ambiance des récits de cette époque racontés par mes parents (mes propres souvenirs sont très parcellaires : quelques images fugitives, des bruits, des odeurs... qui se réveilleront en partie lors de notre séjour au Maroc).
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Vous pouvez également le retrouver sur : "Alexandrie la nostalgie"
Autre site à consulter : "Alexandrie"
Une journée en famille à la plage. Je crois qu'il s'agit de San Stefano (où se trouvait un célèbre casino).
1952, les émeutes qui renversent le roi Farouk et amèneront le colonel Nasser au pouvoir font fuir les étrangers.
Ma mère profite des vacances scolaires pour regagner la France avec ses enfants, mon père nous rejoindra plus tard après avoir quitté son travail et organisé le rapatriement de nos affaires (avec pour seule fortune, sa voiture : une 4 CV). Il va devoir ensuite trouver un nouvel emploi stable avant de pouvoir réunir à nouveau sa famille. Avant notre départ, sa mère lui avait écrit "pierre qui roule n'amasse pas mousse" : les faits lui ont donné raison.
Date de dernière mise à jour : 02/07/2021
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