La Simca 9 "Aronde"

Deux modèles se sont succédé dans la famille :

L'Aronde 1954 "Luxe" : Moteur 1221 cm3, 45 ch à 4500 t/mn. Longueur 407 cm. Poids 870 kg. Vitesse 130 km/h.

Je me souviens de l'arrivée de cette nouvelle voiture. Pour une raison que j'ignore (assurance, immatriculation?) elle resta plusieurs jours dans le garage d'un voisin (alors en vacances) avant qu'on ne puisse l'utiliser : on allait la voir tous les soirs en "admirant" sa carrosserie "à l'américaine" de couleur bleu ciel, son intérieur "luxueux" avec 3 vraies places à l'arrière, des vitres qui s'ouvraient à l'aide d'une manivelle, une malle qui nous semblait très vaste.

On entrait dans le confort et la modernité...

 Le modèle "luxe" du catalogue du constructeur. "Les belles années SIMCA"

La P60 "Monthléry" : Moteur "Flash Spécial" 1290 cm3, 57 ch à 5200 t/mn (guère + rapide car + lourde que l'ancien modèle). 

"Les belles années SIMCA" (1960)

C'est avec ce modèle de voiture (achetée en 1959) que nous sommes partis (ma mère et moi, aux vacances de Pâques 1960) de la Normandie jusqu'à Marseille pour la charger sur le bateau et nous rendre, via Port-Vendres, à Casablanca (Maroc) pour rejoindre mon père (qui résidait depuis quelques semaines dans ce pays où il avait trouvé un nouveau travail après avoir perdu son emploi en France). Les voitures (toutes importées à l'époque et soumises à d'importants droits de douanes) étant très chères au Maroc, nous allons donc conserver ce modèle le + longtemps possible. C'est pourquoi, en 1962, nous procéderons à un "échange-standard" du moteur pour passer à un "Rush Super" (vilebrequin à 5 paliers) de 62 ch qui frôlait les 140 km/h.

Chaque année, de 1961 à 1966, nous allons utiliser cette vaillante Simca pour nous rendre en vacances chez ma sœur en Normandie en traversant l'Espagne (deux à trois jours de voyage, sans autoroute mais avec bien moins de circulation qu'à présent). Il fallait veiller à faire régulièrement étape pour refaire le plein de carburant de la voiture (les pompes à essence étaient rares dans le centre du pays) et de boissons fraîches pour les passagers (pas de clim'); et comme il n'y avait pas de supercarburant, il fallait ajouter un additif (au plomb !) à chaque plein pour protéger le moteur.

Juillet 67, c'est moi qui mettrai fin à la carrière de la P60.

De retour au Maroc pour les vacances, je prends son volant (elle avait entre-temps perdu son statut de "voiture principale" de la famille, remplacée par une Simca 1501, montée dans une usine marocaine qui fournissait aussi des Fiat et des Renault) pour me rendre à Fés chez des amis, m'apprête à doubler un tracteur agricole, mais (surpris par les appels de phare du camion qui arrive en face) je renonce et freine brutalement, perdant le contrôle de la voiture pour finalement heurter la roue arrière du camion qui finira également dans le décor. Pas de ceinture de sécurité ni d'Airbag, je m'en sors avec une plaie du genou et une fracture de la cheville gauches, de multiples fragments de pare-brise un peu partout, une incisive ébréchée... et une hantise des dépassements sur route.

Mon père est venu le lendemain pour photographier l'épave (dont on peut lire l'immatriculation marocaine).

En savoir plus : "La Simca Aronde"